Page perso de Loïc Dayot

Champagnat 14 et 15 mai 2005

une AG aux couleurs de la 2 CV

Récit de participation à la rencontre annuelle du Club des Amis de la 2 CV

dimanche 28 août 2005, par Loïc Dayot

Dans la grange près d’Alençon, je retire la bâche de notre 2 CV AZ. Le reflet jaune Panama (AC 307) des botes de paille et d’une moissonneuse apparaît sur le gris bleu clair (AC 132). Quelques petits coups sur le levier de la pompe à essence, contact, je tire sur le démarreur, et tout de suite le bi-cylindre répond. Il devait être impatient après cinq mois sans tourner.

Préparatifs, pression des pneus, plein de super, chargement, et c’est parti pour la Creuse via Tours. Mais aussi via le Mans autour duquel se concentrent une quantité importe de motards. Il suffit de se ranger un peu sur le côté, la cohabitation se fait sans mal. Le ciel passe au gris typhon (AC 147) et voilà qu’il se met à pleuvoir et nous devons, la 2 CV et moi-même nous arrêter en espérant que l’orage passe. Dans le café, plusieurs motards se sont également réfugiés. J’apprends qu’une rencontre de Coccinelle a lieu pas loin.

En 2 CV sur une route pour 2 CV.

La pluie se calme, en route. Encore une heure avant Saint-Pierre-des-Corps où Brice me rejoints par le TGV de Paris. Les kilomètres, c’est bien quand il n’y en a pas trop d’un coup. On s’arrête à Loches, très belle ville ancienne avec quartier piétonnier et magnifique château dominant la plaine vert agave (AC 514). Par précaution, Brice recherche vainement un vêtement de pluie. Son téléphone cellulaire sonne : le travail. Mais pourquoi faut-il qu’il pleuvent encore si fort ? Dans les aventures de Tintin, j’avais appris qu’il ne fallait pas téléphoner pendant un orage. Est-ce toujours vrai avec les cellulaires ? Bon, on repart sous une pluie tranquille. Les essuies-glaces sont ce qu’ils sont. On discute du futur des plaques d’immatriculation pour nos véhicules anciens (quelles couleurs seront permises ?), de la nécessité de l’entretien mécanique de notre 2 CV que nous avons un peu délaissé, en se promettant de demander des précisions aux experts sitôt arrivé (on a oublié). Il pleut toujours et on commence à se demander s’il faut nous arrêter en chemin ou tenter de rejoindre le camping, quitte à monter la tente sous la pluie. Nous en sommes là de notre réflexion quand un camion de pizzas beige Nevada (AC 074) nous fait de l’œil. Ça tombe bien, il ne pleut plus et on nous annonce 10 minutes d’attente. Parfait pour gagner du temps...

Trente cinq minutes plus tard, et quelques conversations sur la lenteur relative de la province sur la capitale (oui, oui nous sommes d’irréductibles parisiens toujours prompts à critiquer !), nous avons notre pizza à pâte beige Colorado (AC 069) et garniture vert embrun (AC 511) et rouge pavot (AC 410) ; il recommence à pleuvoir. On l’avale sous un abri-bus et on repart.

Cette fois, plus question de viser le camping, le ciel passe du gris métallisé (AC 109) au gris Etna (AC 118) : il fera bientôt nuit et il pleut toujours. On se dirige vers Guéret où on trouve un hôtel typique (genre chaîne internationale toute robotisée) qui nous fait penser à une cage à lapins pour humains. Passage au seul café ouvert dans le centre autour d’une bière blanc meije (AC 088) enfin, une chacun. On discute de la pénurie prochaine d’énergie dans le monde, pétrole comme uranium, et du bouleversement que cela produira sur les modes de vie et de déplacement.

S’il pleut toute la nuit, le jour se lève sur un ciel dégagé. Un petit tour au marché pour constater que vraiment le rythme à Guéret est lent. Ça discute beaucoup de l’Europe, nous sommes quelques jours avant le référendum : à la boulangerie, chez le fromager...
Sur la route de Champagnat, on navigue autour de plusieurs lacs à la surface bleu Cyclades (AC 622). Brice affirme qu’il s’agit du plateau des mille vaches. Je ne vois pas le rapport, il y a peu de bovins. On cherche Champignac (c’est notre moyen mnémotechnique tiré de Spirou pour nous rappeler de Champagnat) sur la carte et on vogue doucement au travers des routes soit-disant en travaux. On remarque une casse à la sortie de Ahun dans laquelle doit se trouver une bonne dizaine de 2 CV, dérivés et type H aux couleurs incertaines. Avis aux amateurs...

Un véhicule historique dans un environnement qui ne l’est pas moins.

Enfin on arrive. Georges nous accueille et nous inscrit avec le numéro 40. Pas mal pour le samedi midi. Le camping est une base nautique adorable. L’eau est calme mais mouillée et le souvenir de la pluie est encore bien présent. Un petit tour pour saluer les connaissances (Jean-Paul P, Michel D, M. Lacoste qu’on est toujours ravi de retrouvé depuis notre première rencontre au sud du Portugal en 1998, Claude F, Jean-François D, ...) et voilà qu’on est convié à un kir rouge cinabre (AC 402) de bienvenue. Super sympa !

C’est pas tout ça, il faut monter la tente, pique-niquer rapidement avant de s’engager pour le départ du rallye à 14h précises. Pour la tente, fini d’être mouillé, elle est neuve et tout y est. Un petit café devant la baraque du camping et en route pour le rallye avec 65567 km au compteur. Bien sûr, on va gagner, comme à chaque fois ! Du moins c’est ce que nous croyons.

Le parcours est bien joli, très vallonné. Les vaches rousses sur le vert tendre de l’herbe au printemps. Les rivières, les jolis villages fortifiés ou non. On fait le plein d’essence, histoire de ne pas être en panne demain. Pas de super ! Un petit peu d’additif et ça repart. On visite le musée de tapisserie d’Aubusson, quelques indices, dont un coloré (AC ?), se dissimulent là.
A la sortie du musée ça ne rigole plus : Contrôle Technique spécifique aux 2 CV (labellisation aux normes CE en cours) : boite d’ampoule 6 volts, cale en bois d’origine... tout y passe.

Le reste du rallye se déroule dans des paysages toujours aussi verts. Les relations entre les différents équipages vont de l’entraide lors des (petits) soucis mécaniques aux cachotteries et espionnage discret lorsqu’il s’agit de résoudre les énigmes, le tout dans une ambiance des plus conviviale. On prend notre temps, on dépanne une voiture (elles roulent bien mal ces modernes)... A la fin, nous sommes tellement en retard que les organisateurs nous rattrapent entre deux étapes pour nous inviter à raccourcir le parcours. Une bien belle après-midi très bien organisée par Georges Lachaise et son équipe soudée.

Le dîner composé de spécialités locales est pris en commun par l’ensemble des participants. L’ambiance musicale est assurée par deux groupes d’artistes qui se relaient toute la soirée. Dans une partie de la salle une exposition évoque, à travers des photos, une vidéo et des articles de journaux le périple Paris-Kaboul de 1971. Quelques participants sont présents pour apporter des commentaires sur leur vision du voyage. Nous passons sur le résultat au rallye et notre position habituelle dans le classement... sans commentaire.

Le dimanche matin est consacré principalement à l’Assemblée Générale avant de partager le verre de l’amitié.

Vers 15h nous reprenons la route de la basse Normandie, nous essuyons quelques pluies violentes mais notre AZ 1956 progresse vaille que vaille entre les gouttes et les automobiles modernes. Il fait nuit lorsque nous atteignons la Basse Normandie, fatigués mais heureux de ce week-end que la pluie n’aura pas réussi à gâcher. A l’an prochain.

Loïc et Brice DAYOT


Article écrit pour "la 2 pattes" n°151 d’août 2005, le journal du club des Amis de la 2 CV.

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